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Quand je soupirais après la mort


Aujourd'hui c'est mon anniversaire et j'ai croisé une fille avec qui j'ai fait classe au Lycée, je ne te raconte pas les flashbacks suite à ce concours de circonstances!

Je suis ensuite passée chez ma mère et je lui ai dit à quel point j'étais satisfaite d'avoir osé vivre!!


Tant de fois j'ai méprisé ma vie et soupiré après la mort durant mes premières années!

Au départ, je me demandais ce que je pouvais bien faire là. Je ne comprenais pas les gens et les gens ne me comprenais pas. Tout me semblait bizarre voire méprisable. Les gens sont surpris de savoir que depuis l'école primaire je me sens insultée quand on me dit française. J'étais une toute petite fille, née avec la haine de l'empire française, c'est te dire tout ce qui pouvait se passer dans ma tête.


Ensuite j'ai haï mon corps de fille. Je priais tous les soirs pour que me soit attribué le genre me correspondait et je criais à la trahison en constatant l'absence de ce pénis que je sentais si légitime.


Ensuite, à partir de 13 ans, tout a basculé. Ma mère étant infirmière, je me faisais des cocktails avec les médicaments dans la salle de bain, histoire de voir. Nous étions chrétiens, un suicide n'était pas envisageable mais un accident pouvait tout de même arriver.

Je voulais me mutiler, mais trop orgueilleuse pour afficher mes pratiques, je me griffais à des endroits discrets.

J'avais beaucoup d'espoir pour des lendemains meilleurs, mais la nuit me semblait s'assombrir année après année.


Vers 15 ans, j'ai commencé à développer un comportement bizarre. Ma mère étant donc infirmière, j'ai eu la pensée de fouiner dans ses manuels, en particulier celui de psychiatrie...

Je me rappelle du jour où je l'ai rapporté à mon meilleur ami au lycée, son regard effrayé après lecture. C'était juste ma description. Trouble alimentaire, période d'anorexie suivie de période boulimique, je mangeais jusqu'à tout ce que tout me remonte Trouble obsessionnel compulsif, tout compter et recompter, ranger les plaques d'immatriculation par ordre chronologique, passer des jours à ma rappeler d'une chanson ou d'un poème, vérifier les robinets, etc. Variabilité de l'humeur, je pouvais envoyer la blague puis courir aux toilettes pleurer, revenir maussade, sans aucune raison. Ce syndrome n'existe plus en tant que tel, pardonnez ma flemme de le chercher dans les anciens manuels.


Je trouvais tout abjecte à la maison et l'on m'expliquait que mon seul droit était d'honorer mon père et ma mère pour qui adresser un bonjour me répugnait. Mais on me disait qu'il y avait un dieu qui me voyait et qui validait tout ce que je ne décrirai pas ici. Il validait, car si ce n'était pas le cas, il en aurait informé les personnes à qui de droit.


J'ai quitté la maison et l'école à 18 ans. Tous les soirs je disais "Adieu" à mon conjoint. Je considérais que la moindre faveur que pouvait m'offrir la vie était bien de se retirer. Vers 21 ans, deuxième et dernière épisode de ce fameux syndrome, que j'ai su reconnaître rapidement. Ce que je n'ai pas pu reconnaître car je ne connaissais pas, c'est la polyarthrite qui m'a été diagnostiquée. En quelques semaines: Genoux, coudes, doigts, chevilles étaient devenus affreusement douloureux.


J'ai eu la présence d'esprit de demander au médecin ce qu'était concrètement cette maladie. Simplement, il m'a dit "Votre corps est train de secréter des substances qui détruisent votre organisme au niveau des articulations". J'avais donc entamé un processus d'autodestruction, lassé d'espérer la mort, mon corps avait pris les choses en main. Sacré partenaire...

Il m'a prescrit un traitement assez fort pour me soulager et là j'ai réalisé que je commençais une vie de souffrance.


Ce fut le premier déclic.


Tout n'a pas été magnifique à partir de ce moment. J'ai traversé des drames et surmonté des montagnes. Mais j'avais cette phrase en tête "Ce n'est pas à la vie de me malmener, c'est à moi de la mener. Je le ferai même si je dois passer par derrière". Oui bon voilà, à chacun son leitmotiv hein.


Quelques fois des personnes me disent que c'est parce que j'ai passé des choses difficiles que je suis forte aujourd'hui. Sornette!

C'est parce que je suis née forte que j'ai surmonté toutes ces choses. Et j'aurai gagné énormément de temps et d'énergie si je n'avais eu à m'en soigner. Si je n'avais passé autant de temps à devoir faire le tri dans mon histoire, régler des problèmes provoqués par les dysfonctionnements de mon entourage. Par contre je m'en suis servit. Parce que j'ai toujours eu tendance à analyser les personnes et décortiquer les situations. J'ai fait le choix de comprendre sans juger, de m'en enrichir sans en crever. C'était un choix parce que j'avais la rage de vivre.


Aujourd'hui je suis tellement fière. Je sais que la vie n'a jamais voulu me malmener et qu'elle est loin d'être un combat. Je sais que mes souffrances étaient dues à un environnement familial et social nocif. Nocif parce que composé d'individus qui n'avaient eux-mêmes jamais pris le temps de se soigner.


Je ne suis pas morte et plutôt contente d'avoir poursuivi l'aventure. Je suis redevenue celle que j'étais à l'origine et c'est un pur kiffe. Je suis en paix avec mon histoire, en paix avec mon passé et euphorique, ça c'est normal puisque j'étais une enfant extravagante!



Peut-être as-tu vécu des choses qui t''ont profondément bouleversé. Mais comme tu lis ces lignes, permets moi de te dire que tu as pouvoir de décision sur tes expériences. Tu peux choisir de les utiliser de façon à ce qu'elles te servent ou tu peux en être une victime toute ta vie. Tu peux choisir de définir des expériences épanouissantes pour les temps à venir, ou tu peux laisser le contrôle à ton passé et te satisfaire de répétitions malheureuses.

Ton aventure n'est pas terminée puis que tu es en train de lire, il te reste donc du crédit à investir dans ton épanouissement.



Et ça c'est crucial! Que vas-tu en faire? Quelles décisions vas-tu prendre? Comment vas-tu orienter ta vie. C'est toi qui décide...



Ps: Tous les soucis partages dans cet article, y compris la polyarthrite, ont disparu de ma vie.


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