"Prendre des coups", je le dis ainsi pour que cela parle à plus de monde. Apparemment quand on dit violence physique ou maltraitance, beaucoup de personnes concernées ne se sentent malheureusement pas concernées.
La banalisation de la violence physique familiale
Je déplore profondément ces posts nostalgiques sur la violence physique infantile sur les réseaux sociaux. Ces posts ou des personnes clairement pas handicapées, honorent et valorisent les bénéfices d'une bonne volée de coup de liane. "Ha ces coups de cordes électriques qui ont fait de moi l'homme/la femme que je suis. Ceinture, corde, bâton, cordon, savate, marmite, etc, qu'elle était belle cette époque où nos parents savaient nous éduquer".
Ces posts me donnent envie de vomir, tellement révélateurs de la folie de ces victimes.
Si ces douces scènes éducatives empreintes, sans se cacher de violence et de rage, étaient aujourd'hui observées avec un animal, nous en serions horrifiés. J'ai d'ailleurs en horreur ces personnes aliénées, propriétaires d'un chien en laisse qui s'autorisent à frapper et frapper encore pour que l'animal comprennent...
Je trouve abjecte cette violence exposée sans pudeur et annoncée telle un acte d'amour.
Revois ces scènes dans ton enfance. Est-ce que ton parent avait l'air d'être dans l'amour ou dans la bienveillance quand il lâchait sa fureur? Est-ce que tu te sentais aimé, protégé, en sécurité? As-tu perçu de l'amour dans son regard?
J'ai observé, quand ces actes de violence étaient à mon encontre ou envers un autre enfant. J'ai vu de la colère, du mépris, de la haine de la part de l'abuseur. Au niveau des victimes je voyais de la colère, un sentiment d'injustice, d'impuissance, de la peur. Voilà les scènes éducatives que beaucoup de personnes banalisent ou valorisent aujourd'hui.
Imagine des personnes dans un instant souvenir disant "Et tu te rappelles quand nos oncles nous violaient?! (rire) Franchement, à l'époque on ne comprenait pas, moi-même je courait quand tonton Eric m'appelait le jeudi soir (rire gras). Mais regarde aujourd'hui, je suis bien! Je le remercie pour tout ça. Les jeunes aujourd'hui font n'importe quoi dans leur sexualité. Les familles ne savent plus faire leur éducation."
C'est comme dire que la colonisation et l'esclavage ont été bénéfiques pour l'Afrique.
Il faut soit être le bourreau, soit être dans un syndrome de Stockholm profond pour traduire de la violence par un acte bénéfique.
Les coups récurrents, réguliers, systématiques, qui laissent des marques et deviennent le moyen de décharge de frustration ou de colère parentale sont de la violence physique.
Une personne, quelle qu'elle soit, peu importe ton âge, ne peut pas décider que tu mérites de prendre des coups. Que les châtiments corporels sont une stratégie pour que tu comprennes mieux. Une personne sensée, ne peut pas estimer qu'un mauvais bulletin scolaire, un devoir non fait, une chambre mal rangée, une vaisselle pas faite, un gâteau mangé en cachette, ou peu importe, méritent des sévices corporelles.
Ceci est de la violence physique, de la maltraitance. Et comme tout abus relationnel, cette situation cause de graves dégâts dans ta vie aujourd'hui.
(Pour rappel un abus relationnel, est une dynamique relationnelle. Ce n'est pas un acte isolé, mais une base de la relation. C'est en cela qu'il bouleverse complètement tes représentations et tes normes).
10 conséquences des violences physiques dans l'enfance
Voici quelques conséquences facilement observables chez les personnes ayant vécu la violence physique infantile.
Risque accru de problèmes de santé physique, tels que des maladies cardiaques, des maladies chroniques, des troubles du sommeil et des problèmes gastro-intestinaux. Ou psychologiques tels qu'anxiété ou stress généralisé.
Difficultés à établir et maintenir des relations saines à l'âge adulte. Difficultés à faire confiance aux autres, à se sentir en sécurité dans les relations et à exprimer leurs émotions.
Difficulté à poser des limites à l'âge adulte, à discerner un comportement abusif. Incapacité à y réagir et même se sentir illégitime.
Tendance à prendre des risques, comme l'abus de substances, le comportement impulsif et les comportements sexuels à risque.
Difficultés à réussir dans la carrière professionnelle. Manque de confiance en soi, problèmes de concentration et de motivation, difficultés à gérer le stress et les conflits.
Peur permanente de mal faire ou de se tromper. Peur de prendre des initiatives ou de prendre des risques qui pourraient pourtant avoir des résultats très positifs. Peur d'avoir oublier de faire, oublier de faire quelque chose.
Peur sans limite de l'autorité avec une réelle difficulté à s'affirmer ou à s'opposer en cas d'injustice évidente.
Difficulté dans son rapport à son corps. Le corps ayant supporté des sévices, il n'est plus un objet de plaisir mais de douleur. Il a souvent été insensibilisé pour mieux supporter les coups. Cela peut aller jusqu'à une dissociation avec son propre corps.
Difficulté à recevoir de l'affection, des caresses, des câlins. Le corps est perçu comme une vulnérabilité que l'autre a pu utiliser pour nous faire souffrir.
Difficulté au plaisir. On ne peut plus lâcher prise, ressentir et jouir à travers ce corps de souffrance.
Est-ce que tu reconnais ces comportements dans ta vie ou dans celle de personnes autour de toi?
Comment voudrais-tu t'épanouir dans ta vie affective aujourd'hui sans restaurer ce qui a été détruit par ces actes abusifs?
Contacte moi vite pour te libérer de ce goudron qui te colle à ta vie et enfin profiter d'une vie épanouissante!
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