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Pourquoi les transmissions étaient orales?

Aujourd'hui on considère qu'une information non écrite est perdue. Ne pas trouver d'écriture est un drame, car civilisation = écriture, c’est ainsi qu’on nous l’a présenté.

Mais la transmission chez nos anciens peuples était vraiment particulière, elle n’a rien à voir avec ces façons occidentales qui permettent à tout le monde d'avoir accès à tout, pour l’interpréter n'importe comment et en faire n’importe quoi, après en avoir compris pas grand-chose.

Voici ce que vous devez savoir à propos des modes de transmission des savoirs.


Premièrement, le savoir ne s’apprend pas, il se comprend. A notre époque et particulièrement en France on vous demande d’ingurgiter des informations pour les recracher plus ou moins correctement. Chez les peuples anciens, on apprenait avec un mentor. Une personne qui elle-même avait sondé ce qu’elle apportait. Vous étiez accompagné tout au long de votre apprentissage, de votre assimilation. Parce qu’il était important que vous alliez dans les profondeurs des choses, que vous les ressentiez à votre tour, pour vous les approprier pleinement. Il n'était pas question de mémoriser des théories, mais de sonder des vérités.

Quand vous avez accès à une multitude de livres, oui c’est super pour votre culture générale. Mais rien ne garantit que vous compreniez vraiment le message. Quelques fois, les gens lisent, même pas pour comprendre mais pour pouvoir mieux débattre. Ils n’ont grandi en rien. Ils ont juste absorbé des informations qu’ils utiliseront à bon, ou mauvais escient. Le mentor s’assure de votre motivation, et de votre ancrage dans ce que vous être en train de vivre.


Deuxièmement, vous remarquerez que les enseignements étaient souvent imagés. Paraboles ou contes, ils avaient l’air léger. L’astuce est pourtant très profonde. Cette apparence permettait à l’auditeur d’accéder à l’essence même du message. Dans son esprit il perçoit qu’il y a un message à comprendre. Il le sent, il doit maintenant lui donner forme dans son intelligence. C’est ainsi qu’il s’imprégnait du fond du message avant même de pouvoir en parler. Le message, il ne pouvait le comprendre que s'il était prêt.


Les théoriciens vous apportent des formules toutes prêtes issues de leur propre compréhension vous avez juste à les appliquer tant bien que mal et le tour est joué !

La vérité n’a pas de forme, elle est. Que vous y croyez ou pas. Que vous la perceviez pas. Quand vous êtes prêt, vous lui donnez forme dans votre propre réalité.


Troisièmement, les enseignements avaient souvent cette caractéristique d’être très impersonnel.

La vérité n’appartient à personne, elle est disponible pour qui est prêt à l’appréhender. Nul besoin de mentionner la première personne qui l’a dite publiquement. Compè macak, le semeur, ou la dame blanche suffisaient pour faire comprendre le message. Quelle arrogance que de s’approprier quelque chose qui a pu être su par d’autres mais plus humblement. C’est ainsi que fonctionne notre monde, les égos sont flattés, les esprits s’échauffent, les gens ont besoin de reconnaissance et de gratitude.

L’humilité était un élément clé chez nos peuples anciens. Ce n’est pas un individu qui était mis en avant, mais un Ensemble qui pouvait s'exprimer à travers lui. Lui-même faisant partie de ce Tout ne pouvait qu’exprimer sa gratitude d’avoir pu comprendre ce qui est exprimé en Tout. C’est une grâce que d’avoir cette sensibilité et non un talent à revendiquer. C'est ainsi que certains hommes modernes s'attribuent des vérités qui étaient inscrites sur des papyrus depuis des siècles. Et ils appellent cela "nouveauté" ou "découverte".


C’est une façon de fonctionner, je ne peux critiquer les personnes concernées, mais je comprends toute l’importance des pratiques de nos peuples.

L'Occident moderne pense que c’est un homme qui révèlent l’Univers, alors que nos anciens savaient que c’était l’Univers qui se révélaient sans cesse aux hommes. Si tu écoutes, tu entendras toutes les merveilles inscrites à l’intérieur de toi. Même si tu n’avais aucun livre, tu saurais.

Adolescente, j’ai noté noté des réflexions que j’ai ensuite retrouvé dans mes cours à l’université. J’étais obligée de citer des grands auteurs qui avaient juste dit ce que j’avais pensé à 14 ans.


Non l’écriture, les livres, la recherche ne sont pas des avancées. Ce sont juste des outils, qui, en l’occurrence peuvent te faire perdre ton propre accès à la vérité. D'ailleurs même lorsque les choses étaient écrites, elles n'étaient pas accessibles dans une bibliothèque publique. Le savoir est sacré, certains ont donc fait le choix de le préserver.

Il n’est pas question de faire « marche arrière », il est question que de réactiver des choses qui se sont éteintes en nous.

Nos anciens modes de transmission permettaient aux personnes de devenir plus conscientes, pas juste plus instruites.

Il est de notre responsabilité de ne pas seulement critiquer nos anciennes pratiques mais d'en comprendre leurs fonctions.


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Membre inconnu
13 mai 2018

Bonjour Zeba, contente que tu abordes ce sujet. Ça me rappelle des discussions que j'ai eu avec des personnes. Ici, dans notre société, l'oral est moins privilégié par rapport à l'écrit, on peut le remarquer dans les sciences (peut importe le domaine) l'oral ne suffit pas, il est demandé d'apporter une preuve de ce que l'on avance, et cette preuve va s'appuyer sur l'écrit pour obtenir l'approbation . C'est comme lorsqu'une personne raconte un événement qu'il lui a été transmis par un ancêtre, ici, on dira qu'il manque de preuve solides (écritures, inscriptions sur des matériaux,etc) alors que selon moi, le LANGAGE ORAL EST UN PUISSANT OUTIL DE TRANSMISSION. Sinon, comment auraient fait les peuples qui ont la culture…


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