Voici une phrase que j'entends et lis très souvent quand il est question de liberté sexuelle. Je sais que cette réaction vient du fond du coeur et c'est peut-être ça ou là le problème. Cette réponse est très révélatrice mais aussi problématique.
"Je" c'est marrant de voir comment l'attention se tourne spontanément vers soi et ce qui pourrait être perdu par rapport à l'autre et rarement vers ce qui pourrait être gagné pour soi. Il est question de liberté sexuelle pour tous, pourquoi tout de suite réfléchir au plaisir que pourrait éprouver l'autre en dehors de soi et jamais au plaisir que l'on pourrait soi-même trouver. C'est un peu morbide quand on y pense, soyons malheureux, privons nous, mais mourrons ensemble. A travers cette réponse, c'est toute une dynamique de peurs qui s'exprime.
"N'aime pas" Cela signifie que la personne t'appartient, et que tu décides de son épanouissement ou pas? Personne ne devrait appartenir à personne et chacun devrait être libre de se satisfaire dans tous les domaines de sa vie. Manger aussi sainement qu'il le voudrait, avoir une activité professionnelle vibrante ou vivre sa sexualité de façon épanouissante. Tu ne peux pas décider pour l'autre en fonction de ce qui peut te rassurer ou te mettre dans une pour confortable.
"Partager". Cela suppose que la personne t'appartient et que tu as la possibilité d'en faire profiter les autres ou pas de ton acquisition? Dans ce cas donc, non tu ne veux pas que d'autres personnes jouent avec tes affaires? Personne n'est né pour toi, personne n'a pour mission de vie de se réserver pour toi.
Alors je sais, ces phrases peuvent être aussi choquantes que lire "Ce soir je te fais une bonne friture de crapaud bœuf faisandé sur son lit de cafards juteux".
Ça va à l'encontre de conditionnements profondément ancrés. Il n'en demeure pas moins que ça n'a rien de légitime, tout comme le fait de penser que le crapaud, les cafards et les personnes qui en mangent sont dégueulasses.
Une des caractéristiques d'un conditionnement est de ne pas pouvoir le remettre en question sans pour autant en expliquer objectivement la pertinence. C'est comme ça et pas autrement parce que c'est comme ça.
Être libre sexuellement ce n'est pas se priver de l'autre c'est se partager la liberté de s'épanouir. C'est aussi reconnaître que l'autre n'est pas une acquisition.
Alors loin de moi l'idée de dire allez-y gaiement, coquinez! Advienne que pourra!
L'idée est de faire en sorte que tes choix soient conduits par tes envies et non tes peurs. Quand il y a des peurs, apprends à les analyser pour les désamorcer.
La sexualité est magnifique, c'est aussi une responsabilité. Que tu fasses ou pas, fais le en conscience, pour des raisons positives et constructives. Un couple peut faire un choix ou un autre, mais que ce soit pour l'épanouissement de chacun et celui de la relation et non pour mourir ensemble coûte que coûte.
Librement vôtre,
Zéba 😂
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